Conférence donnée le 14 mai 2019 par Ludovic Orlando, Directeur de Recherche CNRS au Laboratoire AMIS ( Anthropologie Moléculaire et Imagerie de Synthèse ) dans le cadre des Grands Séminaires de l’Observatoire Midi-Pyrénées.
Nous n’avons domestiqué le cheval que bien après le chien, la chèvre, le mouton, la vache, et le cochon. Il y a seulement cinq millénaires environ. Pourtant, le cheval domestique représente l’animal qui a le plus influencé notre histoire…
Avec lui, nous pouvions désormais nous déplacer bien plus vite que par nos propres moyens, et ainsi transporter nos marchandises et disséminer nos gènes, nos maladies, et notre culture à des vitesses inégalées et sur des échelles globalisées. Le cheval inaugurait aussi un nouvel Age dans notre histoire, caractérisé par une nouvelle et redoutable manière de faire la guerre. Et sa force enfin nous offrit un moyen très efficace d’augmenter la productivité de nos champs. Si l’archéologie semblait tenir des preuves solides pour remonter le fil de l’histoire des chevaux domestiques jusqu’à ses origines, des découvertes récentes sont venues perturber toutes nos certitudes. Elles nous viennent des traces d’ADN que l’on retrouve parfois encore dans les vestiges fossiles, et nous révèlent un passé d’une richesse et d’une diversité insoupçonnée, des origines complexes et multiples et l’existence de périodes clefs où de nouveaux types de chevaux ont été sélectionnés par les éleveurs et sont devenus si populaires qu’ils ont changé la face du monde.